Est-ce que je peux dire que je vis pleinement ?

Je ne le sais pas. J'ai toujours un paquet de frontières, physiques et psychologiques, dans tout ce que je fais, partout où je vais. Je ne me laisse jamais vraiment aller, je ne fais jamais rien d'impulsif (à part peut-être d'engloutir un sac de croustilles au complet, manger 4 tablettes de chocolats...ce genre de trucs, quoi).

À chaque action que je pose, j'ai une petite voix dans ma tête qui me dit :" et si tu regrettais ?"

Toujours trop, toujours pleins de questions, d'hésitation.

Juste pour une coupe de cheveux. J'ai VRAIMENT envie d'un frange, comme je le disais plus bas. Et si c'est pas beau, et si mon copain ne me trouvait plus jolie, et si je regrettais ?

Bâtard, ce ne sont que des cheveux ! Ça repousse ! Ce n'est pas comme si ma vie en dépendait franchement !

Mais je suis là, et j'hésite. Il y a de bonnes chances que lorsque je me présenterai au salon de coiffure, que j'oublie de prendre mon courage à 2 mains et que lorsqu'elle me demandera si je la veux cette mautadite frange, que je dise non.

N-O-N.

Maudit mot bâtard, qui empêche de vivre pleinement.

Bien sûr, il y a des fois où il y est bien d'utiliser cette négation. Il y a des fois où c'est inévitable.

Mais pas quand ces 3 petites lettres nous empêche de faire ce que l'on veut vraiment.

J'ai beau me rappeler, je ne sais pas si j'ai déjà agis seulement pour mon plaisir à moi, sans penser aux conséquences où à ce que les autres pourraient penser de moi.

Ça m'a pris 2 ans à me décider à me réinscrire au CÉGEP. Parcque j'hésitais, j'avais peur de ne pas prendre la bonne décision. Peur de la réaction de mes proches.

Est-ce qu'on s'entend pour dire que si je me plantais, c'était pas si grave que ça, que j'avais déjà un diplôme en main et que je n'étais vraiment pas mal prise !

Si vous saviez comme j'étais nerveuse lorsque j'ai annoncé ça à ma mère ! J'attendais avec appréhension le "mais pourquoi ! C'est pas payant travailler dans une garderie ! Tu serais bien mieux de prendre un cours d'anglais et de rentrer au Fédéral !"

Le maudit fédéral. Je crois que c'est la dernière place au monde où je voudrais aller travailler ! Comme si c'était la seule place où je pouvais réussir, comme si c'était la seule place qui méritait respect !

Je m'éloigne...

Bref. Ma mère. Quelle ne fût pas ma surprise lorsqu'elle m'a tout simplement répondu : " Je suis contente pour toi, tu es encore jeune, tu as le temps de faire ce que tu veux pour être heureuse !"

J'en pleurais. J'étais tellement soulagé qu'elle accepte mon choix !

Criss ! J'ai 24 ans ! Pas 15 là, 24 ! Il y a longtemps que je n'ai plus besoins de permissions parentales pour faire ce que je veux ! Pourquoi son opinion et son approbation sont encore si importante ?

Me connaissant, si elle m'aurait dit que c'était une idée de fou, que je ne devrais pas, bien je ne serais pas retournée aux études.

Si je croquais dans la vie à pleines dents, il ne me resterait qu'une année d'étude à faire. Pas 2 et demie.

J'aurais déjà mon cours de premiers soins, et j'aurais probablement déjà un emploi à temps partiel dans un CPE.

Il ne me resterait qu'un an et demi d'attente pour commencer les essais bébés .

Il faut vraiment que j'arrête de vivre pour les autres et en fonction d'eux et que j'apprenne à vivre pour moi. Que je commence à m'affirmer, peu importe ce que les gens autour puisse en penser.

Commencer à vivre pleinement, tout simplement.